L'hypersensibilité et si ce n'était pas un fardeau?
- Aude Darmon
- 15 avr.
- 6 min de lecture
Ressentir intensément, ce n’est pas être fragile. C’est être vivant.e, profondément.

Vous avez déjà eu cette impression d’être « à fleur de peau », sans trop savoir pourquoi ?Comme si tout vous touchait un peu plus que les autres ?Les émotions des autres, les tensions dans l’air, les bruits, la lumière, une parole, un regard, une critique (même légère) ?Bienvenue dans le monde des hypersensibles. Un monde riche, intense… et parfois un peu fatigant, on ne va pas se mentir.
Et si on prenait un moment pour en parler autrement ? Sans clichés, sans pathologisation, sans dramatisation non plus. Avec un peu de douceur, et beaucoup de bienveillance.
Et si ce n’était pas un défaut ?
On entend de plus en plus parler d’hypersensibilité. Parfois à toutes les sauces. Et souvent avec un soupçon d’agacement, comme si ce mot venait s’excuser d’exister à chaque fois qu’il est prononcé.
"Je suis hypersensible… enfin je crois… enfin je suis peut-être juste trop émotive… je ne sais pas trop." Et c’est là que je me dis qu’il est temps d’en parler autrement.
Parce qu’être hypersensible, ce n’est ni une mode, ni une faiblesse, ni un état passager que l’on peut « corriger » avec un peu de volonté et deux vidéos de développement personnel. C’est un fonctionnement. Un vrai. Profond. Et parfois déroutant, oui. Mais aussi infiniment précieux.
Hypersensibilité :Un mot pour mieux se comprendre
L’hypersensibilité, ce n’est pas un caprice ou un mot tendance sur Instagram. Ce n’est pas non plus une étiquette figée. C’est un fonctionnement neuro-émotionnel particulier, observé chez environ 20 % de la population.
En résumé ? Le cerveau des hypersensibles traite les informations plus en profondeur, et le système nerveux est plus réactif. Résultat : tout est perçu plus fort, plus vite, plus intensément. Les émotions, les sons, les lumières, les tensions, les non-dits, les détails que d'autres ne remarquent même pas.
Et non, ce n’est pas dans votre tête. C’est bien réel. C’est aussi souvent lié à une grande empathie, une conscience accrue de l’environnement, un fort sens moral, et une vie intérieure très riche. Bref, vous êtes tout sauf “trop” : vous êtes finement câblé.
Quand on vous dit que vous êtes "trop"
"Tu te prends trop la tête."
"Tu devrais lâcher un peu."
"Tu dramatises."
"Tu devrais être plus solide."
Ces phrases, on les entend. Parfois même, on les intériorise. Jusqu’à douter de ce qu’on ressent. À se demander s’il ne faudrait pas un peu se « durcir », se « blinder », être plus « comme tout le monde ».
Mais à vouloir rentrer dans un moule, on finit surtout par être tarte, euh, par s’éloigner de soi.
Et c’est là que ça coince. Parce qu’à force de ne pas écouter cette sensibilité, de la camoufler, de la juger, elle finit par exploser. Fatigue chronique, irritabilité, crises d’angoisse, surmenage, perte de confiance… Le corps parle, à sa façon. Et il parle souvent très bien.
Concrètement, ça ressemble à quoi ?
L’hypersensibilité se manifeste sur plusieurs plans :
🔸 Émotionnellement : les émotions arrivent plus vite, plus fort, restent plus longtemps. Une remarque anodine peut faire mal, un compliment sincère peut bouleverser, c'est à dire que là où une personne lambda va passer l'éponge en quelques heures, l'hypersensible va ruminer pendant des jours. On pleure parfois "pour rien", mais en fait, ce "rien" était un "tout" qu’on n’a pas su formuler.
🔸 Sensoriellement : hypersensibilité au bruit, à la lumière, aux odeurs, aux textures, à la foule. Les hypersensibles ont souvent besoin de calme, mais pas seulement par timidité : c’est pour préserver leur équilibre nerveux. On va aussi s'émerveiller plus facilement devant un paysage, un coucher de soleil, une musique.
🔸 Mentalement : un cerveau qui tourne sans pause. Pensées en boucle, anticipation, analyse fine des moindres détails. Une machine à penser qui peut parfois épuiser plus qu’éclairer.
🔸 Physiquement : tensions chroniques, fatigue, troubles digestifs, sommeil agité. Quand le mental et les émotions débordent, le corps prend souvent le relais.
🔸 Relationnellement : difficulté à poser des limites, à dire non, peur de décevoir, besoin d’authenticité… et tendance à se suradapter. Le risque ? S’oublier totalement.
Ce n’est pas une faiblesse, c’est un radar très affuté
Être hypersensible, c’est un peu comme vivre avec un système d’alarme ultra-sensible. Il capte tout. Absolument tout. Même quand ce n’est pas utile. Alors oui, ça peut créer de l’épuisement, des surcharges émotionnelles, du stress. Mais ce radar-là, bien utilisé, peut devenir un véritable atout.
Ce qui fait parfois souffrir, ce n’est pas la sensibilité elle-même, c’est de ne pas savoir comment vivre avec. C’est le décalage avec le monde extérieur. C’est l’incompréhension, voire le rejet, quand on exprime ses ressentis. Et c’est surtout le regard qu’on porte sur soi : celui qui juge, qui voudrait être “moins comme ça”, “plus normal”, “plus fort”.
Alors… comment en faire une force ?
Bonne nouvelle : on ne change pas sa sensibilité, mais on peut apprendre à l’apprivoiser. Et ça change tout.
Voici quelques pistes que je travaille souvent en sophrologie et en accompagnement individuel :
🔹 1. Revenir au corps pour calmer l'esprit
Quand l’émotion monte, quand le mental s’emballe, le corps est notre meilleur allié. Respirer. Bouger. S’ancrer. Des choses simples en apparence, mais qui peuvent transformer votre quotidien. En sophrologie, on apprend à revenir à soi en douceur. À écouter ce que le corps dit, avant qu’il ne crie. À retrouver un état de calme intérieur, même quand l’extérieur est agité.
🔹 2. Nommer pour apaiser
Mettre des mots sur ce qu’on ressent, c’est déjà reprendre du pouvoir sur l’émotion." Je me sens dépassé.e", "je ressens une tension", "je suis triste", "je suis en colère". Ça paraît simple, mais c’est souvent la première étape vers une relation plus saine à soi-même. Et non, ce n’est pas du nombrilisme : c’est de l’écoute intérieure.
🔹 3. Poser des limites sans culpabiliser
Ce n’est pas parce que vous ressentez tout que vous devez tout absorber. Apprendre à dire non. À reconnaître quand c’est trop. À prendre du recul. Ce n’est pas être égoïste, c’est être juste avec soi-même. Et les autres ne vous aimeront pas moins pour ça. (Au contraire, ils vous comprendront mieux.)
🔹 4. Changer de regard sur soi
Et si, au lieu de lutter contre cette intensité, vous appreniez à la voir comme une richesse ? Cette capacité à ressentir, à percevoir l’invisible, à aimer profondément, à créer, à comprendre…Elle est précieuse. Mais pour qu’elle devienne une force, il faut d’abord arrêter de se voir comme "un problème à corriger".
🔹 5. Créer des espaces-ressources
Un lieu, une activité, un moment pour soi. Un sas de décompression. Un temps régulier pour se retrouver, se recentrer, recharger ses batteries. Cela peut être un coin lecture, une promenade en nature, une respiration consciente, une visualisation positive…Et pourquoi pas votre lieu ressource en séance de sophro ? (Oui, je glisse une petite pub discrète 😉)
Hypersensible, et profondément vivant.e
Loin d’être un obstacle, votre sensibilité peut devenir un vrai guide. Elle vous relie à l’essentiel. À vos besoins, vos intuitions, vos valeurs. Elle vous pousse vers plus d’authenticité, de vérité, de profondeur. Elle vous rend humain.e. Intensément.
Et si vous en avez assez de faire semblant d’être moins sensible que vous ne l’êtes, si vous êtes fatigué.e de vivre en pilotage automatique ou de vous adapter sans cesse, sachez que vous pouvez apprendre à vivre pleinement, sans vous trahir.
Je vous accompagne dans ce chemin-là. Avec douceur. Avec respect. Et avec ce brin de légèreté qui rend les choses plus faciles à traverser.
En résumé…
Être hypersensible, ce n’est pas être fragile. C’est ressentir plus, vibrer plus… et parfois aussi fatiguer plus. Mais ce n’est ni une tare, ni une faiblesse à cacher. C’est une facette de vous, parmi d’autres. Une facette précieuse, qu’il est possible d’apprivoiser et de transformer en alliée.
Vous n’avez pas à vous adapter au monde en vous oubliant.Vous pouvez apprendre à créer un équilibre, à mieux vous comprendre, à vous respecter… et à vous aimer tel.le que vous êtes, avec cette intensité qui vous rend profondément vivant.e.

📌 Et si vous avez envie d’être accompagné.e dans ce chemin-là, je suis là, avec bienveillance, sans jugement… et un grand sourire. Découvrez mes séances sur audedarmon.fr.
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